En direct du 49ème congrès avec Sylvain – 2

49è cong - 449è cong - 549è cong - 6 Aussitôt après avoir rédigé mon dernier billet, je suis sorti (sous la pluie) retrouver les copains pour partir avec eux à la soirée de la Fédé. Il y avait tellement de militants CGT dans ce tramway nantais qu’on se serait cru à un retour de manif. La soirée aura été très agréable, chaleureuse et raisonnablement arrosée. C’était très plaisant pour moi, un peu impressionné par la hauteur des débats et la complexité des enjeux, de pouvoir échanger avec des camarades plus expérimentés simplement, autour d’un verre. Ensuite retour à l’hôtel et après une courte nuit, reprise des travaux à 8h30 ce matin.

Il s’agissait de voter le rapport d’activité présenté par notre camarade Bernard Thibault dont j’ai brièvement parlé hier et à propos duquel on trouve plus d’information sur le Peuple d’aujourd’hui. Il y eu de nombreuses interventions à ce sujet, certaines enthousiastes, d’autres critiques, mais toutes constructives. Citons par exemple, Denis Durand, syndicaliste à la Banque de France qui estime que si la CGT est un syndicat représentatif, la centrale s’est peut être un peu trop « institutionnalisée » et de ce fait manquerait un peu de punch pour envisager de nouvelles conquêtes. Quelques camarades ont jugé dommageable que la re-nationalisation des Services publics ne soit pas assez clairement exprimée dans nos revendications. D’autres ont jugé sévèrement la stratégie de rassemblement, estimant, en gros, que nous n’avons rien à faire avec le Cfdt, par exemple. La question du Nouveau statut du travail salarié a été longuement abordée par plusieurs intervenants, certains jugeant plus urgent de défendre le statut de fonctionnaire. La direction sortante a répondu à ces critiques, par la voix de Daniel Prada. En réponse à ceux qui doutaient de la stratégie de rassemblement, celui-ci a opposé la victoire du CPE, à ceux qui trouvent notre syndicat mollasson, il a rappelé notre score aux prud’hommales ainsi que les résultats de divers sondages dans lesquels les salariés estiment que nous sommes les mieux placés pour les défendre. Pour lui, « il n’y a pas dans la CGT ceux qui veulent se battre et ceux qui prônent un syndicalisme institutionnel ». En accord avec le Secrétariat du syndicat départemental j’ai voté favorablement à ce rapport. Les résultats exacts sont : 77,3 pour ; 22,7 contre ; 7,7 NSPP.

Avant la fin de la séance, une délégation de travailleurs sans papier est montée à la tribune après avoir reçu un accueil triomphal. L’ensemble des congressistes leur ont fait, debout, une standing ovation pendant plusieurs minutes. Moment extrêmement émouvant. Leur jeune et brillant leader, Toumani Traoré, a rappelé que souvent les luttes payent et qu’il avait bien l’intention de mettre l’administration face à ses contradictions. L’assemblée criait « on bosse ici, on vit ici, on reste ici » et j’avais les larmes aux yeux.

La troisième séance a débuté sur un rapport de la Commission financière de contrôle et des interventions sur le rapport financier. S’en est suivit un débat sur le Préambule et la première partie du document d’orientation. Au niveau européen et international, John Monks de la CES et Guy Rider de la CSI ont fait chacun une intervention que j’ai trouvé assez insipides, mais ce n’est que mon avis. Tous les syndicalistes du monde (et en particulier les anglo-saxons) ne sont pas toujours à l’avant-garde comme peut l’être notre syndicat. Pour ceux que ça intéresse, je suppose que des CR plus détaillés seront sur le Peuple de demain. Nous avons fini nos travaux sur une table ronde réunissant des syndicalistes de différentes parties du monde autour de l’articulation qu’on peut faire entre social et écologie. Jean-Christophe Le Duigou a rappelé qu’à ce sujet notre syndicat n’avait pas pris le train en marche. J’ai trouvé intéressante sa façon d’expliquer que le salarié était toujours considéré comme un consommateur dans le débat environnemental et non pas comme un … producteur.

Ce soir, pas de resto, chacun est parti de son coté. Mon « colocataire » de la semaine est parti faire une bringue avec des copains du sud-ouest et rentrera très tard. Je dispose donc de quelques heures durant lesquelles je pourrai ronfler autant qu’il me plaira. Et je vais pas me gêner.

Sylvain

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