Sénégal : France Télécom concurrente de la Sonatel !

sonatelAu cours de leur conférence de presse, les travailleurs ont dénoncé ce qu’ils appellent une concurrence de France Telecom à la Sonatel. C’est pourquoi, ils appellent l’Etat à ouvrir des discussions avec le partenaire pour un recadrage de leurs relations et afin de leur permettre une expansion plus grande. Ils ont également évoqué la question de la renationalisation annoncée par le Chef de l’Etat.

« La Sonatel est un martyr terrorisé par ses deux principaux actionnaires l’Etat du Sénégal et France Télécom ». C’est par cette expression que Ibrahima Konté a caractérisé les manœuvres de France Telecom qui dispute des parts du marché sous régional à la Sonatel. Un fait qui perturbe la stratégie de croissance définie par la Sonatel. C’est pourquoi les travailleurs demandent à « l’Etat d’ouvrir des négociations avec France Telecom par le biais de ces représentants au conseil d’administration ». Il sera question dans ces négociations de demander à France Telecom de laisser la Sonatel « conforter sa stratégie de croissance » au lieu de la concurrencer, comme c’est le cas au Niger où la Société a été doublée par son partenaire stratégique.

Selon Aïdara Diop, « depuis trois ans la Sonatel se bat avec France Telecom pour acquérir d’autres licences dans la sous région. Mais elle nous rétorque toujours que la sous région se limite aux pays limitrophe ». C’est pourquoi, pense t-il, que France Telecom se positionne de manière ouverte comme une concurrente de la Sonatel et freine son expansion « France Telecom nous a doublé au Niger alors que nous avions finis de ficeler les négociations pour y acquérir notre licence. Elle nous ligote pour nous contraindre à évoluer prochainement en Mauritanie. »

De tels agissements, selon les travailleurs, sont une façon « de leur mettre des bâtons dans les roues, pour freiner leur expansion et les empêcher d’obtenir des licences en Egypte ou au Soudan, parce qu’ils en ont les compétences ». Devant cette situation, l’intersyndicale appelle l’Etat à négocier avec France Telecom pour « un recadrage des relations avec la société française afin de leur permettre l’acquisition d’autres licences ».

Au sujet de l’idée de renationalisation de la Sonatel annoncée par le Chef de l’Etat, les travailleurs estiment que ce n’est pas possible avant 2O17. Car disent-ils « le contrat de cession court jusqu’en 2016 et sera renégocié en 2017 ». Mais s’ils restent favorables à une « renationalisation rationnelle », ils préfèreraient le statu quo actuel si la Sonatel devrait connaitre le sort de la Sénélec ou de la Lonase.

Sur ce sujet, Ibrahima Konté estime que le Président de la république « a un problème de cohérence. Car comment vouloir vendre 9 % de ses actions et faire de la Sonatel une filiale de France Telecom, pour revenir parler de renationalisation », s’interroge-t-il. Le représentant des travailleurs au conseil d’administration de la Sonatel se dit néanmoins, favorable à une renationalisation, mais « dans une démarche cohérente ».

Par ailleurs les travailleurs de la Sonatel se sont étonnés de voir L’Artp leur envoyer deux factures estimées de 5 milliards avec des menaces de pénalités de 15 % en cas de retard. C’est pourquoi Aïdara Diop et ses camarades se disent convaincus qu’il s’agit d’une volonté de détruire leur entreprise avant de promettre de se mettre au travers de la route des « fossoyeurs de notre économie ».

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